L’association La Tour Morillon a le plaisir d’accueillir pour cet été 2021, Micheline Domancich, artiste plasticienne, installée depuis 1993 en Berry et plus particulièrement à Vesdun au centre de la France, où elle possède son atelier.

Pour cette sixième exposition, la Galerie de la Tour Morillon met en valeur et nous présente les sculptures de verre de Micheline dont certaines composent des installations évocatrices des thèmes qui lui sont chers. Avec « Némésis », le titre de son exposition, elle invoque la déesse et par extension le concept de la juste colère des dieux et du châtiment céleste, qui s’abat sur les humains coupables de démesure et de mégalomanie.

Avant de se consacrer pleinement à son œuvre artistique, Micheline a parcouru le monde et s’est enrichie de ses expériences professionnelles, humaines et de ses rencontres, pour forger son regard et ses convictions qu’elle partage avec nous aujourd’hui à travers cette technique personnelle de la sculpture du verre.

Ainsi son amie Gioia Griggio dit d’elle :

 “Les sculptures de Micheline Domancich représentent ce qui s’est perdu, noyé, enfoncé, mais pas dissout, magnifié dans des formes inattendues, cristallines, doucement colorées, encore mouvantes.  Sur ces vestiges empreints de beauté, de légèreté, de lumière, un monde éco-futuriste pourrait-il renaître ?” 

Car le verre de Micheline Domancich est d’un vert aquatique tantôt teinté de blanc, tantôt teinté de noir : le blanc d’une évanescence onirique et poétique telle ses compositions filaires ou ses tours, le noir du drame et des catastrophes écologiques tel son bateau échoué laissant échapper sa cargaison d’hydrocarbures.

Georges Dilly, le conservateur du musée d’Opale-Sud – Musée de France à Berck-sur-Mer – parle de l’œuvre de Micheline Domancich en ses termes :

“… le verre n’est pas seulement fragile et cassant : il porte en lui la prophétie moléculaire de sa disparition, d’une constante dissolution, lente et imperceptible à l’échelle de nos vies… Poussière sans doute ! Mais aussi promesse de renaissance dans l’accomplissement des fusions à venir. Tel est le vecteur poétique du discours de Micheline Domancich dont la noirceur ponctuelle ne doit pas occulter des accents optimistes…

… Entre massacres écologiques et chantage à l’emploi, elle est bien noire cette époque où, quand la mer est d’huile, c’est plus souvent au sens propre (si l’on peut dire) qu’au figuré !

… Pourtant l’émerveillement persiste et le verre prête son élégance cristalline à l’ossature délicate des constructions…” 

A la galerie de la tour Morillon, Micheline Domancich présente un large champ de possibles de cette technique de fonte orientée du verre qu’elle a mise au point et fait sienne. Des œuvres d’art à l’artisanat d’art la limite est parfois ténue mais ouvre de nouveaux horizons qui sauront parler au plus grand nombre.