L’association de La Tour Morillon a le plaisir de recevoir pour le printemps 2023, Isabelle Milleret, sculptrice et graveuse, pour sa première exposition personnelle dans la région, intitulée Emergences Minérales.

Après une première année d’école d’architecture, Isabelle intègre l’ESAV, l’Ecole des Beaux-Arts de Genève (Suisse) dont elle sort diplômée en 1992. Ayant ensuite étudié la psychologie et la philosophie, elle engage dans les années 90 sa carrière de sculptrice. Rejoignant le domaine du Grand Planche à Loye-sur-Arnon en 2005, elle y installe son atelier d’où elle crée depuis les œuvres dont une sélection vous est présentée ici.

La galerie de la Tour Morillon accueille principalement les œuvres sculptées de l’artiste, mais consacre aussi ses murs à ses gravures d’eau forte ou d’aquateinte qui évoquent les hauts sommets des Alpes de son enfance. Les deux expressions plastiques se complètent et se répondent en cohérence.

L’exposition « Emergences minérales », ce sont ces formes pures et lisses qui émergent de la pierre brute, ce polissage répété maintes et maintes fois qui sublime la roche, ces hauts sommets qui vous surplombent, la matière au service de la beauté.

A propos de son travail, Isabelle Milleret dit :

« Dans mon univers, la création artistique fait figure d’une exploratrice de grands espaces, de celle qui vous transporte dans un ailleurs possible, de celle qui touche l’indicible lointain, et qui paradoxalement, je le sais, est enfoui vibrante au cœur de nos cellules.

Il ne me semble rien de strictement personnel là-dedans, rien de défini ni d’inaccessible.

Mais c’est un long voyage. Persévérant et inouï.

A l’atelier, précisément, il me faut ce temps de la présence, exactement cet instant précieux de l’expérience, celui qui appelle l’être entier dans la communion de ce qui est là comme dans un tout indéfinissable et dont il faut tirer quelque chose qui devienne œuvre.

L’exigence de la forme au plus proche de la sensation. Soi disponible.

Avec mes machines, j’entre dans la matière avec détermination suivant des signes invisibles que je découvre dans l’action immédiate.

Tout est mouvement, transformation, rythme. Je suis ici et là-bas. Sur un fil. Objectivement en déséquilibre.

Mais le temps m’a appris à tenir. Je sais que quelque chose se met en route vers moi. A travers moi exactement. »

Ainsi Isabelle est la tenante d’un classicisme moderne :

Classicisme pour sa technique, son savoir-faire, son engagement à pratiquer un art millénaire celui de tailler la pierre, pour être capable de sublimer la matière,

Moderne pour la pureté des formes, leur rythme, leur élégance, leur puissance évocatrice, pour sa démarche créatrice.