Christian PERRIER

Pour cette quatorzième exposition de la galerie, l’association La Tour Morillon a le plaisir d’accueillir durant tout l’été 2023, Christian Perrier, qui vit et travaille à Bourges.

Sa passion pour la peinture remonte à plus de cinquante ans. Après une première tentative à l’âge de 16 ans qu’il considère comme un échec, c’est à partir de 23 ans qu’il ne cessera de peindre, à l’exception d’une période dans les années 2000, où il se remet en question et explique avoir accepté de ne pas être « le Picasso du XXIème siècle ».

Agrégé de lettres modernes, Christian a enseigné au lycée Marguerite de Navarre de Bourges où il œuvra à faire entrer l’art moderne dans les établissements scolaires, en organisant des expositions au sein même des lycées, accueillant ainsi les œuvres d’artistes majeurs tels Claude Viallat ou Joan Mitchell. Il animera également la revue d’art contemporain en région Centre « Ici et là », au début des années 1980.

L’exposition « le sentiment du paysage » qui vous est présentée jusqu’au 2 septembre 2023 regroupe des œuvres de l’artiste qui questionne le rapport des strates, notamment celles du ciel et de la terre aux marges desquels se constitue la notion de paysage.

Ses peintures font appel sans ambiguïté à la matière. Il utilise des liants acryliques, les soupoudre de pigments, d’ocres, de terres glanées ici et là, de citron moisi, de papier de soie, de cendre, de marc de café et même des poussières d’aspirateur ! Puis c’est un vernis qui vient fixer l’ensemble. Pour mettre en œuvre tout cela, il utilise certes les pinceaux, mais aussi les couteaux à peindre, les doigts et toutes sortes d’objets qui participent à appliquer la matière sur la toile.

Christian Perrier avoue fuir les couleurs vives, non pas par dégoût, (bien au contraire, il aime les peintres coloristes), mais parce qu’il dit ne pas savoir faire. Ce qu’il recherche avant tout, c’est créer une ambiguïté, qui commence entre la figuration et l’abstraction. Il est important pour lui de ne pas savoir ce que l’on voit, de préserver une indétermination. Il traque aussi tout geste prémédité et crée dans son atelier un univers de désordre propice à cette fin.

Le résultat est cependant d’une surprenante cohérence, maîtrisé par l’artiste, premier spectateur de sa création qui sait l’instant où son œuvre est achevée, où toute action supplémentaire serait en mesure de la détruire.

Christian Perrier affirme :

« La peinture n’est pas un plaisir, c’est souvent déstabilisant.

C’est une nécessité, c’est un risque ».